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"le Village des Amis" Association Jatigui'ya Djenné/Mali
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30 juin 2010

Carnet de voyage de Gilles Calin à Jatiguiya en nov-déc. 2009

Gilles est un membre de l'association côté français, il rentre du Mali et nous fait cadeau d'un reportage  :

Le village des amis.

Témoignage


Ma première visite au futur village date de février 2008.

J’étais alors accompagné d’amis Murielle, Denis et Bruno.

A cette époque le terrain était encore vierge de toute construction à l’exception de deux maisonnettes vétustes situées le long du goudron. De nombreux arbres avaient déjà été plantés ou étaient en cours de plantation. C’est d’ailleurs  à cette occasion que le propriétaire  des lieux Hamma Traoré nous a proposé de planter chacun un manguier portant  à présent nos noms.

Par ce geste, nous scellions notre amitié et nous devenions membres de l’association Jatigui’ya.  J’ai tout de suite été enchanté par l’accueil, le site et le projet.


De par sa situation à proximité du Bani (affluent du Niger), une grande surface du terrain était inondable. Nos amis s’en étaient malheureusement rendus compte à leur dépend car une grande partie des premières plantations avaient été ravagée par la montée des eaux. Je mesure aujourd’hui la pugnacité et la volonté d’Hamma et de son équipe qui sans se décourager ont déplacé des tonnes de terre avec les moyens dérisoires que l’on connaît pour combler le terrain submersible.


Lors de notre trop brève visite avec ma femme Marie, en février 2009, plusieurs maisons, au stade du gros œuvre, étaient sorties de terre ou en cours de travaux. Un bloc sanitaire en béton, douche et wc, était pratiquement terminé. Nous avons été tous deux très agréablement surpris de constater que le projet avançait à grands pas et que Hamma, toujours très courageux et très motivé, débordait d’idées. Marie, qui découvrait l’Afrique noire depuis quelques jours et qui était déçue par le laxisme « apparent » des africains désabusés, se réconcilia d’emblée avec elle en se débarrassant de ses préjugés négatifs.


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De nombreux arbustes dont nos manguiers grandissaient doucement arrosés inlassablement à la main, promettant un site ombragé et verdoyant. Le jardin potager donnait ses premiers légumes. Le futur village prenait forme. Nous étions enthousiasmes. L’accueil toujours aussi chaleureux me conforta dans l’idée de venir y séjourner un mois afin de goûter pleinement aux joies de la vie en brousse et de m’immerger totalement dans la culture africaine. Par ma présence, je souhaitais également encourager et aider Hamma dans la réalisation de son projet.


Le 16 novembre 2009, Hamma et son Frère Seckou m’accueillirent à l’aéroport de Mopti. Arrivé à Sanouna, quelle ne fut pas ma surprise, en découvrant les dernières réalisations de l’association. Faisant face aux premières constructions individuelles, un bâtiment d’une trentaine de mètres  s’élevait sur le terrain. Comprenant six chambres supplémentaires, il portait le nombre total des chambres à dix huit. Perpendiculairement à ce bâtiment, orientée vers le potager, une autre maison destinée aux cuisines et aux locaux techniques avaient été construite.

De construction traditionnelle, banco et bois de palmier, chaque habitation est composée de deux pièces, une chambre principale et une petite pièce destinée au rangement pouvant servir, si la situation évolue favorablement, de salle d’eau.  Les portes et fenêtres des constructions  individuelles sont en forme d’ogive, donnant une touche orientale au décor. Celles du nouveau bâtiment sont de forme plus conventionnelle, l’austérité  de l’ensemble étant rehaussé par une multitude de protubérances se dressant sur tout le pourtour du bâtiment à la manière Djennéké. Le bâtiment technique est simple de forme prismatique sans fioriture. Le village, un peu triste et désert, n’attend plus que la vie et l’animation qui l’accompagne.

Le long du goudron tout avait changé. Une maison pour Moumini, le jardinier, avait été construite, le hangar déplacé et surtout, un mur dans la pure tradition architecturale Djennéké  remplaçait  la palissade de jonc en retrait de la route. A l’intérieur, de l’autre coté du mur, un superbe jardin d’agrément colorait de rouge et de blanc le brun de la terre dominante, un petit paradis.

Au fur et à mesure de l’avancement de mon séjour et des nombreuses discussions avec Hamma, j’ai pu mesurer les difficultés qu’il y avait encore à surmonter et le  travail qu’il restait à faire avant de pouvoir envisager l’ouverture de l’Ecovillage.

Nous devons tous nous mobiliser pour que le projet Jatiguiya arrive à terme.


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Tous les ingrédients sont là pour que ce village soit une grande réussite :


Des gens très motivés et courageux.

Un lieu privilégié, superbe et calme, à proximité du fleuve et à quelques kilomètre de Djenné.

L’esprit du projet basé sur l’amitié et les échanges entre le Mali et L'occident

Un potentiel touristique, ballade en pinasse, excursion en brousse et en pays Dogon.


Gilles Calin

Janvier 2010.


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